Anàrion était à terre étendu sur le sol, il commençait à reprendre conscience et tenta d’ouvrir ses lourdes paupières. La lumière du jour aveuglante le fit vite changer d’idée, il referma aussitôt les yeux. Ainsi il faisait déjà jour. Sa mémoire semblait floue et il ne parvenait pas à se souvenir ce qui s’était passé avant son sommeil, ni où il était, et pour cause, il ne le savait pas. Les yeux toujours clos il tâta le sol autour de lui. Il était plutôt de nature rocheuse, il y avait néanmoins un peu de végétation, mais cela ne ressemblait en rien à la forêt où il dormait parfois à la belle étoile. Il attendit un moment et puis refis une tentative. Cette fois, ses yeux azur furent plus résistants à la lumière, qui se révéla n’être pas si vive que ça. Même plutôt sombre. Il se redressa un peu pour regarder à ses côtés, le petit Kumos était à terre également. Anàrion se redressa un peu plus et tendis la main pour caresser la tête de l'animal pendant qu'il se rappelait comment il était arrivé là... Il avait trouvé ce petit animal blessé et avait décidé de le ramener chez lui pour le soigner, en chemin il avait croisé...
L'elfe tourna vivement la tête pour apercevoir à quelques mètres de lui Cecily, la jeune être de glace qu'il avait rencontré et qui avait accepté de l'accompagner pour soigner le Kumos. Le trajet avait été rude : un Swanlie les avait attaqués, ils s'étaient un peu perdus ; mais finalement ils avaient réussi à arriver à destination. En cours de route, ils avaient trouvé un appareil photo et leurs péripéties leur ayant permis de tisser un certain lien, ils avaient voulu prendre une photo ensemble. La photo était le dernier souvenir qui flottait dans l’esprit du jeune elfe. En tous cas cet appareil n’était plus en sa possession, et faisait naître tant de questions : que leur était-il arrivés ? Quelqu’un les avait-il amenés ici ? Pourtant il était peu probable que quelqu’un ait réussi à trouver le chemin de la petite cabane, c’est aussi difficile que de rejoindre Isaya sans y résider soi-même. De plus l’elfe était pour sa part résistant aux poisons en tous genres. La seule hypothèse qui tenait debout était qu’ils avaient été victimes d’une malédiction… Mais là encore que de mystères, leur en voulait-on à eux ? A qui était destiné cet appareil photo ? Qui était les gens qu’Anàrion avait aperçus dans la mémoire de l’appareil ? Pourquoi cet endroit ? Où étaient-ils ?
Le petit être des plantes regarda autour de lui. Sa vision était embrumée, il se frotta les yeux sans que le moindre changement s’effectue. En réalité, et il s’en aperçut, la brume était elle-même dans le décor et enveloppait tout ce qui se trouvait en ce lieu. L’atmosphère était donc assez sombre, peu de lumière, un décor quelque peu rocheux mais avec un peu de verdure comme Anàrion l’avait senti au toucher. Son ouïe pouvait être altérée par le manque de végétation, mais tout ce qui lui parvenait comme son c’était le vent sifflant comme s’il se battait avec le brouillard ambiant. L’elfe s’approcha de Cecily et s’agenouillant pris son pouls et vérifia qu’elle allait bien. Elle ne semblait pas blessée et ce fut un soulagement apparent pour Anàrion. Il posa la main sur son épaule et s’apprêtait à la secouer légèrement pour la réveiller quand le Kumos, remuant dans ses bras lui lécha les mains en le scrutant de ses petits yeux maintenant ouverts et vifs. Il descendit des bras de l’elfe et obligeant ce dernier à se retourner pour le suivre du regard. Derrière eux, juste derrière l’endroit où il s’était réveillé, il y avait une grotte dont l’obscurité profonde la rendait aussi mystérieuse que la raison pour laquelle ils se trouvaient ici…