« Dois-je m'excuser ? ... » | PV Svetlana |

« Si la méchanceté n'existait pas, il n'y aurait aucun mérite à être gentil. »

La nuit était sombre. Trop sombre, malheureusement. J'avais voulu m'éloigner, pour éviter de tuer quelqu'un, mais de toute façon, que vaut la vie d'un inconnu face à la mienne ? Je ne le connaissait pas, celui-là. J'avais préfère cacher son cadavre, pour ne pas me faire suspecter. Il était salement amoché. Je sentais encore son sang sur mes crocs. Je frémissais. Ne pouvant me contrôler, je remordais le cadavre que je tenais. Je m'arrêtais, et relâchais ma "proie". Je pris finalement le macchabée et le mis dans un buisson. Je regardais la Lune. Elle brillait, mais le ciel s'éclaircissait. Je soupirais. Je commençais à marcher dans les rues sombres, jusqu'à une impasse très étroite. J'eus du mal à m'y faufiler, mon apparence actuelle me le permettait difficilement. Le soleil commençait à pointer le bout de son nez.
Je sentais déjà les effets du jour. Je sentais que mes crocs rapetissaient, que mes griffes rétrécissaient. Dans un soupir, j'avais déjà repris une forme humaine. Je m'agenouillais, pris mes vêtements que j'avais posé ici avant que je ne prenne ma forme bestiale, pour éviter de les abimer. J'enfilais un pantalon noir droit en toile et une chemise blanche légère. Voulant vite rentrer chez moi, et voulant surtout me dépêcher, je ne boutonnais que les deux boutons du milieu. Je pris ma veste sans la mettre, et mis mon haut-de-forme. Je sortis de l'impasse, et commençais à marcher parmi les quelques passants présents. Je marchais. Je ne savais pas où j'allais, mais je marchais, pour me changer les idées. Je repensais à cette fille, que j'avais tuée il y a quelques instants. Je ris doucement. Rien que de repenser à sa chair blanche, à son sang si rouge je frissonnais. Elle avait les cheveux clairs, et le sang se mariait avec merveille avec cette teinte. Tuer cette fille avait été un plaisir pour moi. Je suis sure qu'elle est heureuse d'être morte. Elle bouilliras en Enfer... Personne n'est parfait. Personne ne va au Paradis. Ne voulant pas me faire remarquer, je m'arrêtais de rire, et me contentais de sourire. J'adorais sentir cette satisfaction au moment de tuer. Pas comme l'autre idiot qui me prenait pour son fils. Lui, il était si répugnant que cela m'avait énervé de devoir tuer un déchet pareil. "Pense à la valeur de la vie... " répétait-il. La vie n'a aucune valeur, de tout façon.
Pendant que je réfléchissait, je continuais de marcher, et reculais d'un pas, levant la tête brusquement. Il y avait quelqu'un juste devant moi. C'était une femme. Elle était plus petite que moi, mais elle ne restait dangereuse. Elle avait le teint pale, comme cette fille que je venais de tuer. Cela me fit sourire. Manquant à mes devoirs, je fis une légère courbette.

« Veuillez m'excuser... »

Je m'excusais par politesse, mais en fait je n'en avais rien à foutre. Seulement qu'elle semblait orgueilleuse, et je ne voulait pas m'attirer ses foudres. Comment accepterais-je le fait qu'une demoiselle comme elle me déteste ? Je manquerais à mes devoirs, surtout vu son apparence... Enfin, les apparences peuvent être trompeuses...

Svetlana aimait beaucoup traîné en ville. Les humains sont plein de ressources et de surprises, ce qui la fascinait. Assez régulièrement, et aussi souvent que possible, elle allait en ville, et se promenait, pour admirer cette race dont elle a fait partie autrefois. Ainsi, ce soir était un soir où elle se promenait dans la rue, et admirait les êtres humains. Le centre-ville était d'une activité extraordinaire, et on vivait presque à toute heure. Elle marchait dans une avenue, se mêlant à la foule grâce à la magie. Elle ne prêtait pas forte attention aux personnes qui l'entourait, mais n'en restait pas moins sur ses gardes. Elle regardait avec curiosité toutes les nouveautés, tous ce qu'elle n'avait pas encore découvert. Sa taille un peu petite et son style gothique Lolita lui permettait de passer inaperçu, tout en restant coquette. Elle souriait, et faisait les yeux doux à tous les passants et passantes. Elle s’arrêta plusieurs fois dans des magasins de vêtements, dans des parfumeries, mais également dans des bijouteries. Tantôt elle ressortait avec des achats, tantôt, elle ressortait les mains vides. Elle passa ainsi sa soirée. Puis, quand la nuit avança, elle décida d'aller se divertir, et partie dans les bars et boîtes de nuits, où elle rencontra un grand succès, et eu quelques aventures, toutes plus exotiques et excitantes les unes que les autres. Elle but beaucoup, mais son statue de mort-vivant lui permit de boire autant qu'elle voulue, sans effet secondaire. Quand elle sortie du dernier bar, la nuit était très avancée. Elle repartie dans la nuit, déambulant dans les rues, comme si elle avait un but. La lune brillait... Elle passa au parc. Elle aimait bien ce parc, car il y avait toujours quelque chose qui s'y passait. Ce soir ne faisait pas exception... Elle entendit quelque chose d'étrange, comme un bruit étouffé, puis des bruits de mastications, de sussions, et plein d'autres bizarre. Elle s'approcha discrètement, et distingua un loup-garou qui venait de tuer une victime, et qui la mangeait à présent... Elle s'éloigna, et reprit son chemin normalement... Elle avait mémorisé ses traits, mais juste grossièrement, au cas où elle le croiserait... Elle se balada dans les rues. Le soleil commençait à se lever, il était déjà l'aurore... Elle s'avança dans une rue un peu plus petite que les autres, avec une peu moins de monde. Elle prenait un sourire plus pensif maintenant... Puis, elle croisa un homme... Elle le reconnue. Ses traits la frappèrent. C'était le loup-garou. Elle en fut surprise, mais ne laissa rien paraître. Elle lui sourit, avec orgueil. Puis il dit:

"Veuillez m'excuser..."

Svetlana en fut d'autant plus surprise par cette excuse soudaine, et lui répondit:

"Vous n'avez pas à vous excuser. Mais j'aimerais savoir ce qui vous fait sourire quand même..."

Elle se doutait de ce qu'y l'avait fait sourire, elle en était persuadé, mais elle préférait en être sur... Il était plutôt bel homme, et elle voulait voir jusqu'où elle pourrait aller avec lui... Après tout, elle venait de passer une nuit entière à faire ce genre de chose, un de plus ou de moins...

Elle semblait surprise, mais sourit. D'orgueil, sans doute. Ou d'autre sentiments de ce genre.

"Vous n'avez pas à vous excuser. Mais j'aimerais savoir ce qui vous fait sourire quand même..."

Je rit légèrement. Effectivement, on pouvait se demander pourquoi je souriais... Je n'avais pas forcément envie de le dire, mais je ne voulais pas non plus passer pour cela qui rit sans savoir. Si je souriais c'est car elle ressemblait à cette fille. Elle saurait tôt ou tard que je venais de tuer quelqu'un, elle semble intelligente.

« Oh, vous ressemblez juste à celle que je viens... de tuer. Elle était tout aussi charmante que vous... »

Et je sourit, la regardant dans les yeux. Vous savez, ce sourire qui a toujours charmé ces petites idiotes qui se croyaient belles. Elle n'était pas idiote, celle qui était en face de moi, mais cela pouvait toujours avoir son effet. Oui, cela a toujours sont effet. Je regardais mieux mon interlocutrice. Oui, elle était vraiment charmante. Des traits fins, des courbes voluptueuses, le dos droit, fier. Je dois dire que je me laissais presque tenter, mais elle semble puissante. Très puissante. Je ne devais pas me la mettre à dos. De plus, elle semblait savoir que c'était moi. Moi qui... changeais, les nuits trop sombres et lorsque la lune brillait trop... Je m'en fichais, qu'elle le sache, mais cela pouvait quand même m'attirer des ennuis. De plus, cette mystérieuse femme semblait étrange. Elle cachait quelque chose, forcément.
Je sentis une brise légère, mais elle me fit quand même frissonner. Je décidais finalement de boutonner entièrement ma chemise, et de mettre ma veste. Lorsque je l'enfilais, je vis ma main. Il y avait encore du sang dessus. Je souris, et me léchait la main, de façon à me délecter de ces quelques gouttes de sang, qui était... Exquis. J'aurais voulu boulotter entièrement cette jeune demoiselle, mais je n'avais pas eu le temps. Que ç'aurait été plaisant, de déguster sa chair pale face à la pâleur de la lune, qui éclairait faiblement ses membres déjà ensanglantés ! Mais je devais me ressaisir, et penser à autre chose, pour ne pas être trop triste de ce manque... Je pensais alors que je ne m'étais pas présenté, et elle non plus.
C'était la moindre des politesses que de se présenter, je le ferais donc en premier...

« J'ai oublié de me présenter... Je me nomme Ash. Vous n'avez pas besoin de savoir le reste... Et vous, quel est votre nom, très chère ? ... »

« Oh, vous ressemblez juste à celle que je viens... de tuer. Elle était tout aussi charmante que vous... »

Svetlana sourit quand il lui dit sa dernière phrase. Un sourire un peu timide, ce sourire qui donne tant envie aux hommes. Elle l'observa. Il était droit, et bien plus grand qu'elle. Il avait des traits plutôt fin, et rappelait très vaguement un loup. Son sourire était charmeur, et ses yeux perspicaces. Il savait qu'elle était puissante, il le sentait. Elle décida de voir comment il allait réagir. Elle se mit en valeur. Elle mit un peu plus en avant sa généreuse poitrine, fit un regard doux et laissa mieux apparaître son beau visage. Elle s'approcha un peu de lui pendant qu'il la regardait. Elle aimait sentir le regard d'un homme se poser sur elle, et le fait qu'il soit galant et bel homme l'excitait un peu. Elle était décidé à le conquérir, ne serait-ce qu'un soir. Elle sentit une légère brise. Un vent frais. Elle espéra qu'il avait sentie son doux parfin. Il était trop tard pour espérer quoique ce soit de sexuel avec lui, mais peut-être au moins attirer son regard, et se "lier" d'amitié avec lui. Elle le trouvait mignon, cet homme. Soudain, il dit:

« J'ai oublié de me présenter... Je me nomme Ash. Vous n'avez pas besoin de savoir le reste... Et vous, quel est votre nom, très chère ? ... »

Elle gloussa, et lui sourit. Ash... Un nom anglais, lui sembla-t-elle. Elle vit sa plus belle voix, et lui répondit en roucoulant:

"Je m'appelle Svetlana. Vous n'avez pas à connaitre le reste non plus... Que diriez-vous de poursuivre notre balade en ville tous les deux?"

Qui ne tente rien n'a rien. Et puis, il est trop galant homme pour refuser. Elle garda son sourire charmeur, et le regarda, plein de désir, pour le forcer à accepter.