J'avais trouvé ce manoir la veille et y avais passé la nuit. Bien sur ce n'était pas un palace mais l'endroit me convenait: au moins si je cassais quelque chose lors d'une crise cela ne se verrait pas. Les meubles étaient au mieux inexistants, au pire ils faisaient naître une décoration anarchique qui me plaisait énormément.
Je décidais après un moment de somnolence, de me lever et de sortir dehors. Les nombreux lys blancs qui entouraient la demeure rendaient gai l'atmosphère lugubre et plaisant.

J'étais nonchalement alongée sur ma paillase, a l'interrieur du temple bouddhiste de Gold Heim, et je m'enuyais terriblement. L'avantage quand on est un robot, c'est qu'on n'a pas besoin de dormir (même si de temps en temps il faut se mettre en veille ne serais-ce que pour laisser les circuits refroidir un peu...), et c'est un énorme gain de temps... sauf que parfois, on s'emmerde vraiment la nuit!
Je me levais et allais récupérer la totalité de mes lames (un nombre invraissemblable!) sur un hautel du temple, j'enfilais mon manteau d'officier (je l'avais volé il y a bien longtemps a un militaire, mais je ne saurais dire combien d'années -siècles?- se sont écoulés depuis...) par dessus ma chemise ample et mon short noir. Avant de sortir je me glissais dans mes bottes de militaire et m'aventurais dans le verger.
De nuit les couleurs étaient beaucoup moins belles, mais l'odeur des pommes restait un véritable bonheur pour moi, j'en ceuilli une que je glissais dans ma poche et en entamais une autre.
*C'est mort ici, il ne se passe rien, je connais tout par coeur...*
Guidée par l'ennuie, je m'éloignais du Petit Gold Heim et m'enfoncais dans la forêt, j'étais un peu inquiet de laisser le verger sans surveillance mais de toute façon il n'était pas question de rester enchainé éternellement a ce lieu...
J'avancais sans trop savoir ou je me rendais, comptant sur mes programmes gps (oui oui...) pour me guider au retour, quand soudain je découvrais un petit chemin bordé de lys blancs et disparaissant au loin.
*Jamais vu... *
Curieux, je parcourais le chemin en découpant violement les buissons épineux qui me barraient la route avec mes couteaux d'argent. Après ce débroussaillage rapide, je découvri un lieu que je n'avais jamais vu auparavent.
Devant moi s'étendait un immense jardin de lys blancs avec tout au fond un énorme manoir, surement abandonné vu l'état.

"C'est là qu'habite Kitsu? Il m'a dit qu'il vivait dans la forêt... non... non une telle batisse ca ne lui ressemble pas."

J'avancais dans la cour centrale, le matin se levait a peine et j'étais sur mes gardes: seul un véritable tordu s'installerait ici et je ne tenais pas vraiment a faire sa connaissance...

Je m'arretais pour scruter les environs, quelque chose me dérangeait... comme si... on m'observait...
*Scan thermique, now loading... (...)*
Gagné, il y avait quelqu'un, juste un peu plus loin, hors de porté et trop bas pour que je puisse le voir.
*Endormi? Non... il a plutot l'air assis si j'en crois le scan... c'est pas une position de combat, j'ai du le surprendre...*
Je glissais mes mains a l'interrieur de ma veste longue pour y saisir deux lames en argent massif, mais alors que je m'apretais a avancer a nouveau l'individu se leva.

"Qui es-tu? Moth dis que tu es dangereuse."

*... HEIN?!!*
L'individu en question était une fille, pas très grande, plutot jolie, on aurait dit une poupée de porcelaine. Moth? qui est Moth? A ca façon de mentionner le-dit "Moth" on aurait dit qu'il était présent ici même, je renouvelais mes scans mais a part quelques oiseaux et insectes je ne percu aucune présence... *Mais qui est ce Moth bordel?!!* Ne trouvant aucune réponse convainquante a cette question je décidais de la laisser de côté pour réfléchir a ce qu'elle m'avait dit, *Je suis dangereux hein... oué, bien vu... mais toi aussi ma belle...*

"Je suis Kae Kerandel Fiore, créature d'Alucard Kerandel Fiore. A toi."

Dangereuse... elle l'était assurément. Elle semblait au moins aussi dérangée que moi dans mes grands jours, d'ailleurs je tenais mes lames, j'en avais garni ma veste... a la moindre remarque je risquais de péter un cable (dans tous les sens du terme...) et la journée pourrait très mal tourner. Je ne bougeais pas, de peur que l'inconnue ne prène mes mouvements pour une tentative d'agression (couteaux en main, c'est pas évident d'avoir l'air doux et inocent...) et j'attendais sa réponse en étudiant les différentes tactiques que je pourrais utiliser pour me débarasser d'elle, le cas échéant.

J'étais face à elle, ses mains avaient attrapé quelques choses dans sa veste mais le tissus m'empêchait de voir de quoi il s'agissait exactement. Je resserrais l'étreinte que j'avais autour de mes bijoux. Elle était calme du moins elle le paraissait comme à mon instart, mais j'avais soif de sang en cet instant et seul le liquide écarlate pourra satisfaire mon envie.
"Je suis Kae Kerandel Fiore, créature d'Alucard Kerandel Fiore. A toi."
[/i]Sa voix sèche résonna dans mon esprit et Moth sut exactement qui était ce Alucard. *Moth: C'était un fou ! Personne n'a jamais réussi à le raisonner.* J'haussais un sourcil sous la remarque mais répondis tout de même à l'intruse:
"Ma maman ne m'a jamais donné de nom, elle est morte avant"Je ris sous ma propre remarque puis continuais: "Moth m'a offert un prénom, je suis Aalvïss Van Roxen. Incline-toi devant mon être !"
[/i]Mes yeux reffletant mes propres pulsions, j'eus quand même l'honneur d'attendre qu'elle attaque la première...[i]

"Ma maman ne m'a jamais donné de nom, elle est morte avant"elle rit avant de continuer: "Moth m'a offert un prénom, je suis Aalvïss Van Roxen. Incline-toi devant mon être !"

*Elle parle comme une gamine de 6ans... putain mais qu'est-ce que j'fous là...?* La dénomée Aalvïss avait l'air calme mais quelque chose dans son regard me perturbait, et elle avait encore mentionné Moth... *Ca l'emmerderait tant que ca de dire clairement qui c'est?!!*

"D'où tu sors? Je t'ai jamais vue ici." Je ne pris pas en compte ses derniers mots, préférent l'ignorer que de m'énerver immédiatement, disons qu'elle avait au moins droit au bénéfice du doute, peut être n'était-elle pas tout-a-tait imbuvable...

*En même temps je suis jamais venu...* Mais plus généralement, je ne l'avais jamais appercue, ni dans la forêt, ni dans les villes et villages alentour. Pourtant elle avait une allure unique, et sa présence était suffisement étrange pour que je m'en souvienne... Je n'arrivais pas a savoir s'il fallait la considérer comme une menace ou si je pouvais l'approcher amicalement. Je brandi mes lames d'argent de façon a ce qu'elle puisse nètement les voir et commencais a jouer avec. Le contact froid de l'argent sur ma "peau" me fit frissoner et je compris que j'allais bientot perdre le contrôle, soit l'inconnue s'avérait interessente et j'irais faire connaissance, soit elle m'ennui, et j'engage le combat.

"KYA !!!! J'aime !! Elles sont trop belles. Dis, dis tu les as eu où ? è__é Je veux les même !!"

L'étrange gamine avait crié soudainement lorsque j'avais sorti mes lames, et a présent elle se jetait véritablement sur moi! Prise de cour, je ne parvin pas a réagir et je restais plantée là, son visage a 30 centimètres de moi, a l'écouter raconter des conneries. Elle parla de Moth, encore, mais cette fois ci ca ne m'agaca pas. Elle était passé du stade de "ennemi potentielle" a "peitte gamine furie en délire" et a vrai dire je ne pouvais plus vraiment la considérer comme une ennemie... elle avait dit du bien de mes lames, mes belles lames, mes merveilleuses lames, on allait bien s'entendre...

"Tu veux entrer ? Demanda t-elle, C'est surement pas un palace mais au moins c'est agréable à vivre"

Comme elle s'écartait pour me désigner la porte du manoir je jetais un regard a la-dite batisse avant de revenir à mon étrange interlocutrice, toujours aussi proche (trop proche!). Ses grands yeux jaunes me fixaient avec une expression naïve... elle était toute mignone en fait.

"... Pourquoi pas."

*Elle m'a domestiquée?!* Je m'avancais vers le manoir, la gardant toujours a l'oeil. Elle était bizarre, très bizarre... D'humeur changeante un peu comme moi... En fait, je l'aimais bien finalement!
Je marchais tranquillement au milieu des lys, pour me rendre au manoir, tout en jouant avec mes lames. Et finalement comme elle me plaisait bien cette petite folle, je me décidais a me montrer plus sociable:

"C'est qui ca... 'Moth'?" J'avais remarqué qu'elle s'était frappée avant de me dire qu'elle avait "repris Moth"... en fait je commencais a me demander si Moth, n'était pas dans sa tête finalement... Pas dans le sens d'une conscience (c'est quoi ca d'ailleurs?)... en fait je commencais a me dire que cette gamine était vraiment folle... une schyzo étrange...

"Pour te dire qui est Moth, je dois te réciter ma vie presque dans son intégralité ..."

*Argh... Oh putain dans quoi j'me suis embarqué moi...?!* Elle m'invita dans le manoir avant de me désigner un fauteil un peu délabré pour m'y assoir. Je m'installais dans le-dit fauteuil en essayant de ne pas tenir compte de l'épaisse couche de poussière qui y avait élu domicile. Sur ce, la gamine se mit a me raconter son enfance, et l'arrivée de Moth. Je ne tenais pas a en savoir autant (et je m'en moquais un peu d'ailleurs...) mais je me pris étrangement au jeu et l'écoutait parler avec attention jusqu'à la fin de son cour récit.
Si j'en croyais ses dires, Moth était apparu(e?) ainsi que quelqu'un d'autre (l'Autre...?!) après qu'Aalvïss ait été maltraitée par a peu près toute la communauté terrestre...
*Ok c'est bien gentil tout ca, mais ca ne me dit pas QUI est Moth...*

"Tu veux boire quelque chose ?"

*Ahah... comme si je pouvais...*

-Non, merci...

Son visage était fermé... elle avait l'air un peu absente... En fait ce n'était pas la première fois depuis mon arrivée. A la voir on aurait dit qu'elle avait des absences... *Oué, donc j'ai surement visé juste, "Moth"... c'est dans sa tête toutes ces conneries... c'est jamais que les délires d'une gamine traumatisée...* J'observais tranquilement la lame que j'avais gardée dans ma main gauche, elle brillait faiblement avec la lumière qui s'infiltrait dans la pièce... elle souriait tendrement... ma chère lame d'argent...
*Elle a dit qu'elle lui plaisait... Elle aussi elle la trouve belle... Si c'est elle la seule personne a comprendre mon amour pour ces lames c'est surement que je suis -au moins...- aussi tarrée qu'elle... c'est pas franchement rassurant.*

-Il... ou elle, t'est venu en aide donc?... Je voulais lui demander a nouveau qui était Moth mais je n'étais pas sure de pouvoir supporter une autre tirade qui ne répondrait pas non plus a ma question... *Pour l'instent, je me contenterais de ca a son sujet...* Et "l'Autre"...? Enfin, si c'est trop personnel t'as pas a répondre. *C'est pas comme si je voulais vraiment savoir...*

*Une chieuse de première augure hein...?* C'est ce qu'elle me dit de l' "Autre"... *Alors comme ca un schyzo ne s'entend pas forcément avec son autre personnalité? Cohabitation délicate...*
Je jouais avec ma lame en attendant la suite, admirant amoureusement sa ligne superbe et ses reflets blancs.

"Dis, tu veux visiter avec moi ?"

*Avec toi? T'as jamais visité t'as propre maison? T'es bizarre ma fille...* Je regardais autour de moi, la pièce dans laquelle nous nous trouvions était grande et bien crade... Le plafond haut recouvert de toiles d'araignées -je les aime pas celles-la, elle rentrent dans mes circuits pour foutre la merde...- et le sol d'une épaisse couche de poussière.

-Pourquoi pas, ca a l'air d'un coin sympa.

Je commencais a me lever, étonné de mon propre entousiasme. J'en avais rien a faire des maisons des autres, mais celle là il fallait avouer qu'elle était bien grande et gloque, elle avait un sacré charme!



[Tiens donc, j'ai fais anormalement court, je viens de me réveiller c'est pour ca >_<"]

Nous arivames dans un couloir sombre après avoir ouvert une porte si bruyante que je du baisser la sensibilité de mon ouïe pour ne pas crier de douleur. Après avoir rétabli mes "sens" ordinaires, j'observais le lieu; une large armoire barrait la vue, il y avait une autre porte a notre gauche alors que le mur continuait a droite (avec une déco pourave... un vieux tableau d'une esthétique douteuse tout déchiré). J'observais la porte avec désagrément, je ne tenais pas vraiment a réentendre un craquement sordide comme précédement...

"On dégage le meuble en face ou on prend la porte ?" me demanda Aalvis

-On dégage le meuble... si j'entend encore craquer une porte mes oreilles seront a l'agonie...

Sur ces mots je m'avancais vers le meuble et comencais a le pousser vers le mur, il était vieux et moche (pour être franc...) mais étrangement familier... Je regardais autour de moi encore une fois; en fait la décoration ressemblait un peu a celle de la maison d'Alucard Kerandel Fiore... *Elle est drolement crade d'ailleurs, cette maison...* pourtant ici ca avait l'air vieux... TRES vieux... Ce fut un coup assez dur pour moi... je devais être encore plus vieux que ce manoir délabré. *Merde, depuis combien de temps je vadrouille sur Erya?!* Je repris mes esprits pour me remettre a l'ouvrage et déplacer me meuble contre le mur de façon a libérer le passage.

Je souris tandis qu'elle commençait déjà à pousser l'armoire gênante. A la base je comptais la laisser faire, mais ma patience qui emplifia les 4 secondes passées en 4 longues minutes, ne l'entendit pas de cette manière. J'entrepris donc d'aider Kae. Le meuble n'était pas vraiment lourd ( même si un humain normal - et je doutais que Kae le soit - l'aurait considéré comme tel) mais il n'y avait aucune prise efficace qui ne se désintégraient pas sous nos doigts. Au final, après un coup de pied qui m'avait échappé, l'emmerdeuse commode bougea enfin et un brèche fut ouverte entre elle et le mur.
Je m'y engouffrais, suivit de Kae. Encore une fois elle était dans mon dos. Un frisson me parcouru l'échine mais je n'en fis rien. J'avançais dans l'ombre du couloir et ma main s'égara sur la parois fraiche à mes côtés. Un vulgaire son métallique m'apparut et sans avoir le temps de l'analyser plus amplement, une trappe s'écarta dans le sol juste sous mes pieds.
L'instant d'après, j'avais atterris au moins deux étages plus bas dans un concert de poussières qui voletaient autour de moi. Je toussais un peu à cause d'elle et demandais à mon acolyte que je ne voyais pas : "T'es toujours en vie ?"
Je me relevais mais le brouillard qui m’enveloppait encore ne m'appris rien sur l'endroit où je me trouvais.

Après un coup de pied furieux d'Aalvïs qui déplaca l'armoire, nous avancames dans l'ombre, un peu plus loin dans le couloir. Je me glissais derrière Aalvïss qui me précédait de quelques pas *Une belle gorge blanche comme celle là mériterait d'être amplement tailladée...*
J'étais perdu dans mes pensés quand un bruit métalique me sortit de ma torpeur, devant moi Aalvïss avait disparue *Mais ou ?!* et ce ne fut qu'après quelques secondes que je compris que je "disparaissais" également... Une trape s'était ouverte sous nos pieds et la chute nous mena dans un sous sol sombre et lugubre.
*Vision nocturne activée*
Aalvïss était tombée a côté de moi et se redressait doucement.

"T'es toujours en vie ?"

"En pleine forme" Répondis-je en me redressant moi-même. "Sympa ton manoir... j'admire ta connaissance des lieux!"

Je me donnais un air faché mais je ne l'étais nulement, en fait je m'amusais bien, c'était pas donné a tout le monde de visiter de vieilles maisons hantées! (vieille maison qui était d'ailleurs sans doute plus jeune que moi...)
En attendant qu'Aalvïss agisse j'observais l'endroit ou nous avions attéri mais rien de bien fameux ne s'offrit a mon regard.

La chambre dans laquelle nous nous trouvions manquait d'interet a mes yeux, alors qu'Aalvïss s'excusait *ou pas...* de sa méconnaissance des lieux, je me dirigeais vers les tables de chevets pour les fouiller mais il n'y avait rien de valeur a l'interrieur. Je me dirigeais alors vers la première pièce, une salle de bain plutôt luxieuse ou j'espérais trouver quelque chose mais rien d'autre que de magnifique robinets d'ivoire peu transportables...

"Gaffe à tes oreilles, je défonce celle là"

Je me retournais juste a temps pour voir Aalvïss agresser l'autre porte qui céda et tomba dans un fraca atroce. Aalvïss s'aventura alors dans la pièce suivante et je l'y suivi.
J'enjambais donc la porte fracassée sur le sol et réactivais ma vision nocturne en arrivant dans une nouvelle pièce plongée dans le noir. Alors que les contours s'affinaient je ne pu retenir un petit sifflement d'admiration. Le lieu était très grand, de la taille d'une petite église -et a peu près aussi haut !!- le tout soutenu par plusieurs colones qui encadraient la pièce. *Un lieu de culte??* En fait on aurait plutôt dit une pièce secrète aménagée pour cacher je-ne-savais-qu'elles-pratiques-abjectes des habitants. Au centre de la pièce un petit hautel s'élevait, sur lequel on pouvait voir quatres chaines reliées aux restes de ce qui avait du être -jadis naguère...- une personne. Derrière l'hautel deux statues grossières représentant sans doute des créatures démoniaques -d'une esthétique discutable- encadraient un épais rideau de velour rouge généreusement bouffé mar les mites et cachant sans doute l'autre partie de la pièce *ou juste un mur crade...*.
De chaque côté de la pièce deux portes en bois massives étaient visible, celle se trouvant a ma gauche était tombée sur le sol et laissait entrevoir un tunel écroulé. Impossible d'aller par là.

"Sympa la déco."

Je me dirigeais vers la porte sur ma droite alors qu'Aalvïss s'avancait vers l'hautel au centre de la salle. Je l'entrevis "caresser" le cadavre et cette vision me provoqua un frisson. Je l'observais du coin de l'oeil alors qu'elle se dirigeait vers les rideaux de velour pour les écarter. Je ne pouvais pas voir ce qu'il y avait derrière mais la seule vision d'Aalvïss me convainquit de ne pas m'y interesser, elle était tendue comme un arc, le visage crispé... *Merde, elle pète un cable, elle pète un cable...!!* Je connaissais plutot bien cette impression puisque j'étais moi-même parfois soumise a ce genre de délires, j'ignorais quelle en était la cause pour Aalvïss mais je savais une chose: a ce moment plus qu'en aucun autre elle était dangereuse.

"Kae, je peux te demander de sortir de mon manoir."
*Et merde.* Je pouvais lire sur son visage la folie qui s'insinuait petit a petit dans tout son être. *Merde...* Elle avait l'air au bord de la rupture, au moindre stimuli elle lacherait prise et ma vie serait dangereusement menacée. J'ouvrais la porte grincante me fesant face en espérant qu'elle me conduirait vers la sortie mais le couloir sombre qui se révéla a moi n'était pas plus éclairé que le reste, et l'air était tout aussi irrespirable *Merde merde merde... c'est toujours le sous sol, et ca monte pas...*
Je me tournais vers Aalvïss, immobile devant ce qu'elle avait découvert. *Si je reste sur son territoire ca va pas lui plaire... huhu~ confrontation entre fous furieux, ca va donner...* Je voulais lui parler pour l'assurer que je quittais son manoir, seulement j'ignorais ou était la sortie et ca n'aidait pas, il me fallait trouver quelque chose a dire qui ne la gènerait pas... *Tant pis, je vais finir par me perdre dans ce manoir sordide mais il faut me séparer de l'autre folle...*

"Je pars par là, je trouverais bien une sortie..."

J'avancais dans le couloir sombre et voulu fermer la porte derrière moi, lui jetant au passage un dernier coup d'oeil pour vérifier sa réaction, mes membres étaient crispés et je tenais mon couteau d'argent d'une main ferme. Je n'avais pas la moindre envie de l'égorger pourtant, je l'aimais bien cette gamine folle.

Je n'avais pas réussi à me contrôler. J'étais entrain d'empoigner férocement le bras de Kaé, mon regard plongé dans le sien, mon sourire dérangé sur mes lèvres je me penchais sur son visage, ma langue vient chatouiller sa joue et une décharge électrique m'atteignit. *C'est quoi cette sensation bizarre ? * Moth soupira bruyamment dans ma tête *Quoi ?! è_é Moth: t'as toujours pas compris ? mais t'es nulle ou quoi ?"
"qui es-tu ?"
Mon esprit avait oublié qui elle avait put être jusqu'à présent: la seule personne qui ne me veux pas immédiatement me tuer pour ce que je suis. Maintenant elle n'était plus qu'une proie pour moi ...

La proximité d'Aalvïss me donnait la gerbe -quoi que je sois incapable de vomir...- elle m'avait attrapé le bras avant que je ne puisse refermer la porte et semblait avoir complètement péter un cable. Sous la pression un de mes mécanismes de défence voulu s'activer et je ne réussi a l'arreter qu'au dernier moment, ne libérant qu'une faible décharge électrique alors que celle initialement prévue aurait été mortelle. *Ca c'est la meilleure tiens, j'me fais compatissant?*

"qui es-tu ?"

Je la dévisageais mais ca n'avait pas l'air d'une plaisanterie, elle en était a un tel point de démence qu'elle avait même oublié qui j'étais. *Bha on n'est pas dans la merde tiens...* J'aurais voulu saisir sa main et l'obliger a lacher prise -et j'en étais parfaitement capable- mais ce geste aurait provoqué -sans doute?- le début des hostilités et je ne tenais pas a engager le combat dans ces conditions...

"Tu t'arranges pas ma pauvre amie, j'me disais que t'avais l'air bien malade mais c'est pire que je ne l'imaginais."

Malgré sa gravité je m'amusais de la situation -ce qui m'inquiétait un peu en fait- *Manquerait plus que je lache prise a mon tour...* J'observais les murs autour de moi, humide, de mauvaises prises... la porte était toujours entrouverte et j'étais tout juste dans le couloir, et Aalvïss encore dans la grande salle... *Si je veux m'en sortir sans la tuer il me faut la repousser dans la pièce et écrouler le tunel derrière moi... A moins que je ne me découvre des talents de psy et qu'elle sorte de son délire... mais bizarrement j'y crois pas trop a cette solution...*

" QUI ES-TU ?"
Je lui hurlais dessus à présent. Mon exaltation grandissante encore. Puis j'éclatais de rire, je tirais l'individu vers moi histoire de l'obliger à revenir dans la grande salle. Son poids, assez imposant, ne me posa pas vraiment de problème et dans un flash, j'étais assise à califourchon sur son ventre, et elle allongé par terre.
"Qui que tu sois ça ne me poseras pas de problème pour la suite..."chuchotais-je contre son oreille avant de la lécher tout le long du lobe.
J'emprisonnais ses bras avec une main tandis que l'autre était partie pour la fouiller *Faudrait pas non plus qu'elle est des armes.* Mais au delà des nombreuses - et pour sûre il y en avait ! - lames que je trouvais ce fus sa peau très dure et pas vraiment humaine ou même vivante. L'expression de mon visage fut celle d'un être choqué par ma découverte.

L'autre tarée se mit a gueuler encore plus fort puis me colla contre elle *Oh putain non pitié pas ca beurk...* Elle me chuchota a l'oreille avant d'en lécher le laube provoquant un frisson de dégout chez ma personne. Elle se mit alors a fouiller ma veste trouvant sans doute mes lames, j'hésitais a lui en enfoncer tout de suite une dans le crâne mais je me reteint de justesse *Noon, c'est presque une amie on va pas aller jusque là.*
Elle avait une force plutot prodigieuse pour un être organique et je n'avais pas vraiment envie de jouer le résultat d'un affrontement là dessus, cela étant, plus forte, plus folle... elle devait surement être aussi plus résistante?
*Désactivation des sécurités*
Je relachais la tension électrique que j'avais retenue lors de sa première approche, le choc lui fit lacher prise et la projeta sur le sol quelques pas devant moi. Je ne m'attendais pas a ce qu'elle en meure (quoi que...) mais le résultat m'étonna tout de même, je l'imaginais assomée sur le sol mais au lieu de ca elle se redressait déjà et une petite voix qu'on appelle surement conscience me murmura a l'oreille que je ferais surement mieux de prendre mes jambes a mon coup...
Sauf que j'étais trop captivée par ce que je voyais a mes pieds pour partir maintenant. Mes doigts s'agitaient en un tic nerveux et je sortais 8 lames d'argent que je coincais chacune entre mes doigts.
J'attendis... la regardant avec stupeur et amusement, de toute ma hauteur.

L'individu m'avait rejeté en arrière, interrompu dans mon joyeux et dangereux élan, un nouvel éclair de lucidité m'apparut.
"Javais donc raison. Tu n'es pas organique, n'es-ce pas ? "
Ma voix résonnait dans l’habitacle immense, je l'observais longuement, elle était prête à se battre. Mais je n'en avais plus envie.
"Ca ne m'intéresse plus ... Tu peux ranger tes lames."
Je m'assis contre le mur yeux fermés, un bras sur mon genou replié contre mon torse.
Mes pulsions étaient retombées à plat, à présent il n'y avait plus rien à craindre. Je commençais même à me rappeler qui elle était. "Kae" murmurais-je.
Je ne me souviens pas vraiment de la suite, mon esprit s'étant momentanément éclipsé de son entre.